Partie 1 - Orages du 04 Juillet 2012

1. Amorce Supercellulaire

Introduction

Peu satisfait de ma saison dans le Centre-Ouest et constatant que les orages sévissent malgré tout ailleurs, le rendez-vous est pris pour m'incruster dans la Team parisienne de Phototormenta afin d'effectuer une chasse à plusieurs loin de chez moi.

Aussi je pars de bonne heure d'Ancenis (44) en ce 4 juillet pour rejoindre Henri Buffetaut (alias bubuf) chez lui à Versailles. Déjà en m'approchant de Paris, je constate que des premiers monocellulaires sans gravité se forment. La chaleur est écrasante et la journée promet, du moins je l'espère.

Après avoir mangé chez henri, on attend jean-jacques Kelner (alias jjk92) qui finit par nous rejoindre et nous emmène en banlieue chez Olivier Buhard (alias OlivePhoto). A peine le temps de discuter que déjà les orages autour de Paris commencent à prendre de l'ampleur en s'enfuyant vers l'Est.

Photo prise d'un joli cumulonimbus coiffé d'un pileus et de velums, vers 14h41 non loin de chez Olive.

Cumulonimbus Calvus Pileus

Déjà presque 15h, une première ligne orageuse se forme vers l'Est de Paris, et d'autres cellules pointent le bout de leur nez un peu partout, il est grand temps de partir en chasse.

Orage Picard Imprévu

Nous décidons de devancer et de traverser cette ligne pour nous retrouver dans la Marne vers Reims. De l'autre côté, la ligne de rafale se pare d'un arcus aux griffes rasantes, mais on sent que l'orage commence à s’essouffler, nous décidons de ne pas nous arrêter afin de garantir nos chances pour des orages qui devraient concerner bientôt l'Aisne vers Laon.

A force de discuter dans la voiture, nous ne nous rendons pas compte que nous avons largement dépassé Laon et que nous sommes déjà à St Quentin, presque 50km plus loin. Qu'à cela ne tienne un gros congestus en plein bouillonnement et prêt à rentrer dans une phase cumulonimbus se trouve juste au-dessus de nous. Il n'est même pas encore visible sur le radar mais sa configuration nous laisse espérer du gros. On s’arrête donc presque en bord d'autoroute dans un champ de blé pour l'admirer. On ne sera pas déçu.

Voilà à quoi il ressemblait à 17h56, juste avant qu'on décide de trouver un meilleur point de vue encore plus proche. Remarquez que sa base à gauche semble vouloir adopter une forme en toupie. On ne le sait pas encore, mais un "splitting" va avoir lieu, sous nos yeux.

Amorce Supercellulaire

Au moment où on reprend la route pour s'en approcher encore plus, la base située à gauche prend une configuration de plus en plus suspecte, un nuage-mur semble se former avec des griffes ascendantes rasant le sol. La cellule semble vouloir se diviser en deux. Il faut vite de nouveau s’arrêter si on veut pouvoir immortaliser ça en photo.

Quelques minutes plus tard à 18h11, sur un autre belvédère, on aperçoit encore les bases suspectes, mais c'était encore plus jolie vu depuis la voiture.

Amorce Supercellulaire

Petit zoom (18h14) sur ce qu'il en reste :

Amorce Supercellulaire

Enfin un panorama (3 photos à 18h15) de l'ensemble. Remarquez le pileus sur le congestus à droite :

Amorce Supercellulaire

Le radar le confirmera plus tard, il s'agit bien d'une amorce supercellulaire, issu d'un splitting. Amorce seulement cependant, dont nous suivons le moteur gauche. D'ailleurs très vite, derrière nous (visible par l'enclume sur les côtés droit et gauche du panorama précédent), la ligne orageuse mourante du début du récit fini par nous engloutir et n'a sans doute pas aidé à ce que persiste plus longtemps cette amorce supercellulaire situé à l'avant, déstructurant totalement au passage le moteur droit, qui ne donnera lui absolument rien d'intéressant.

Un rideau de cumulus congestus sans conséquence se forme entre la ligne orageuse mourante qui arrive et l'amorce supercellulaire qui nous fuit. Photo de 18h42, avec un petit cumulus fractus (pannus) rasant le sol.

Congestus

Petit arrêt au Mac Do de St Quentin sous la pluie stratiforme de cette ligne orageuse. On constate qu'il fait encore bien lourd et chaud, les radars sont encore prometteurs, il faut préparer la suite.